Ce projet concerne la réhabilitation basse consommation de l'aile de Sceaux des écuries du château de Versailles construite à la fin du XVIIe siècle. Ce bâtiment étant engagé dans une démarche de labellisation Effinergie Patrimoine, cette réhabilitation est à la fois performante énergétiquement et qualitative architecturalement.
En ce qui concerne l'enveloppe du bâtiment, les murs sont en calcaire tendre de saint-Leu d'une épaisseur allant de 0,37 cm à 1 mètre d'épaisseur. Ils ont été isolés par l'intérieur, soit avec un enduit chaux chanvre d'une épaisseur de 6 cm soit par 20 cm de béton de chanvre. La toiture a également été isolée, soit par soufflage de 50 cm de ouate de cellulose dans les combles perdus, soit par l'installation de panneaux de 30 cm d'épaisseur, constitués de coton recyclé. Les planchers bas sur sous sol ou sur terre-plein n'ont pas été isolés. Les fenêtres existantes ont été remplacées par des menuiseries patrimoniales en chêne composées de petits bois et de double vitrages fins 4/6/4 à lame d'Argon. Côté équipements, le bâtiment est raccordé à un réseau de chaleur urbain dont le taux d'ENR est de 0% et l'émission de chaleur se fait par radiateur à eau chaude et ventilo convecteurs. La production d'ECS est assurée par des ballons électriques au plus près des points de puisage (moins de 3 litres d’ECS entre le ballon et le point de puisage). L'installation d'une CTA de type double-flux avec une efficacité de l'échangeur de 80% permet un renouvellement de l'air intérieur performant. Au final, le bouquet de travaux proposé a permis de diviser les consommations énergétiques par un facteur 3,4 et les émissions de GES ont été diminuées à 8,4 kgeqCO2/m².an. Cette fiche présente les solutions techniques et économiques retenues par le maître d'ouvrage. |

- Maître d'ouvrageOPPIC30 rue du Château des Rentiers 75013 Pariscontact@oppic.fr01 44 97 78 02
- ArchitecteAgence Pierre BORTOLUSSI8 Avenue Jean Lurçat 78330 Fontenay le Fleuryagence@bortolussi.fr01 30 07 11 61
- Bureau d'études thermiquesACTIF18 Boulevard de la Mer Caspienne 73374 Le Bourget du Lacactif@actif-enr.com04 79 60 53 82
- Bureau d'études thermiquesIMPACT84 Bvd du Général De Gaulle 59100 Roubaixsecretariat@impact-ing.com03 74 09 45 50
- CertificateurCertivéa4, avenue du Recteur Poincaré 75016 Paris






Cette production est assurée par 29 chauffe-eaux électriques selon la répartition suivante : 26 ballon de 30 litre et 3 ballons de 100 litres.


- Accueil et circulation : 4,4 W/m² avec marche et arrêt automatiques par détection de présence et absence et gestion en fonction de la lumière du jour (allumage et extinction automatique en fonction de seuils)
- Sanitaire s: 6,9 W/m² avec marche et arrêt automatiques par détection de présence et absence
- Bureaux : 6,9 W/m² avec interrupteur manuel marche/arrêt et gradation automatique assurant éclairement constant
- Atelier : 5,9 W/m² avec interrupteur manuel marche/arrêt et gradation automatique assurant éclairement constant
- Stockage : 4,4 W/m² avec marche et arrêt automatiques par détection de présence et absence
Le confort d'été est caractérisé par la Température Intérieure Conventionnelle (Tic) du projet et celle de la réglementation en vigueur :
La prise en compte de l'orientation des baies, leurs tailles et leurs protections, l'exposition du bâtiment (vent, soleil), l'organisation des espaces intérieurs, la couleur et la nature du revêtement des parois sont autant de leviers à actionner en phase conception.
Par ailleurs, la réduction des apports internes (occupants, bureautique, ECS, éclairage,..) associée à une optimisation des scénarios d’occupation et d’utilisation des équipements permet également d’améliorer le confort d’été.
Ce bâtiment se caractérise par une inertie thermique lourde, une isolation performante de l’enveloppe (Ubat : 0,67 W/(m².K)).
Au-delà des solutions techniques mises en œuvre, la prise en compte des besoins, la co-conception et le comportement des usagers et des professionnels sont des leviers indispensables à la réussite des actions en faveur d’une amélioration du confort d’été.
Enfin, au niveau de la parcelle, la végétalisation, la nature et la couleur des revêtements des sols impactent également la perception du confort d'été.



Surface vitrée : 16.38 % de la Shab
Solutions basse consommation : Absence de solutions basse consommation.
Solutions actives : A défaut, présence d'une solution thermodynamique associée à un soufflage d’air froid (ventiloconvecteurs…) dans le cadre d'un bâtiment exposé au bruit peu favorabe à la surventilation nocturne.
Patrimoine
L'activité équestre est maintenue tout au long du XIXème siècle par l'armée qui occupait les bâtiments jusqu'en 1966. L'état des bâtiments justifie une importante campagne de restauration menée par l'architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux, Pierre Lablaude. De nouveaux programmes sont envisagés pour assurer la pérennité des bâtiments et les grandes et petites écuries, divisées entre plusieurs administrations. L'école d'architecture de Versailles et le Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF) s'installèrent dans la petite écurie. L'aile de Sceaux est occupée entièrement par le C2RMF tandis que l'aile de Paris est partagée avec l'établissement public du château de Versailles (EPV).
L’ensemble des bâtiments de la petite écurie est classé au titre des Monuments Historiques, d’abord sur la liste de 1862, puis par arrêté du 20 août 1912, et enfin par arrêté du 16 septembre 1929. Le centre a pour mission « de mettre en œuvre, en liaison avec les conservateurs responsables des collections, la politique de la direction des musées de France en matière de recherche, de conservation préventive et de restauration des collections des musées de France (…) »
Les aménagements réalisés dans les années 1980 sont vieillissants et ne sont plus adaptés aux conditions de travail actuelles, ni à l’accueil des collections des plus grands musées de France. Dans le cadre de la rénovation de ces locaux, le C2RMF a mené une réflexion globale prenant en considération l’évolution des métiers et des modes de travail, ainsi que l’adaptation aux nouveaux besoins pour établir une programmation exigeante. L’orientation retenue vise à organiser les locaux en pôles mutualisés pour rationaliser l’occupation des ateliers, ainsi qu’à optimiser les conditions d’accueil et le circuit des œuvres.
Ces orientations ont conduit à regrouper dans l’aile de Sceaux les activités de restauration liées aux œuvres. L’aile de Paris sera uniquement dédiée à des espaces de type tertiaire.
Les pavillons et la façade sur la cour d'honneur du corps central sont entièrement construites en pierre de taille. Sur l'avenue de Sceaux, la façade du corps central présente une construction mixte avec pierre de taille en corniche, bandeaux, soubassement et encadrements de baies, et tables de briques.
L’ensemble des toitures a été refait en totalité entre 1965 et 1970 par Pierre Lablaude et les derniers grands travaux datent de 1970 et 1999. Les toitures sont à terrassons et brisis en ardoise posée au crochet en cuivre, la ligne de bris est marquée par un membron en plomb. Des tables en plomb moulurés marquent les angles sortants au droit du membron. Les noues ouvertes sont en plomb ainsi que les chéneaux et les couvertures des lucarnes. Les descentes des eaux pluviales sont en fonte. Les charpentes en chêne de fortes sections ont été conservées sur les pavillons et refaites en béton jusqu’au brisis, avec fermes de chêne neuves dans la hauteur du terrasson pour le corps central.
Les menuiseries de fenêtres de la petite écurie ont été remplacées à neuf par Pierre Lablaude dans les années 1960/1970. Les modèles retenus sont probablement ceux de la fin de l’Ancien Régime. Les menuiseries existantes sont toutes en chêne, les fenêtres ouvrant à la Française, à noix et gueules de loup, aux petit-bois à demi-ronds et carrés suivant le profil type de la fin du XVIIème siècle.
Parmi les espaces de grand intérêt patrimonial on référence l'escalier du corps central (Escalier A) et les salles des colonnes.