Ce projet concerne la réhabilitation basse consommation du bâtiment abritant les bureaux Carnot Monceau à Paris. Ce bâtiment est engagé dans une démarche de labellisation Effinergie Patrimoine. Cette réhabilitation est donc à la fois performante énergétiquement et qualitative architecturalement.
En ce qui concerne l'enveloppe du bâtiment, les murs en béton ont été isolés par l’intérieur avec une épaisseur de 11 cm d'un isolant non spécifié (R=3,7 m².°C/W). La toiture terrasse a été isolée avec une épaisseur de 16 cm d'un isolant non spécifié (R=6,7 m².°C/W) et les rampants avec une épaisseur de 15 cm d'un isolant non spécifié (R=4,3 m².°C/W). Le plancher bas sur local non chauffé a été isolé par 10 cm de verre cellulaire et les fenêtres ont été remplacées par des menuiseries en double vitrage en aluminium à rupteurs de ponts thermiques. Côté équipements, une chaufferie collective au gaz a été déposée pour que le bâtiment soit raccordé à un réseau de chaleur urbain dont le taux d'ENR est de 53%. L'émission de chaleur se fait par ventilo convecteurs. La production d'ECS est également assurée par le réseau de chaleur urbain. Un système de ventilation double flux de type CTA a été mis en place avec une efficacité de l'échangeur de 76%. Enfin, le système de production de froid électrique a été déposé et le bâtiment est raccordé à un réseau de froid. Au final, le bouquet de travaux proposé a permis d'atteindre le niveau bâtiment basse consommation (BBC). Cette fiche présente les solutions techniques retenues par le maître d'ouvrage. |
- Maître d'ouvrageCovivio30, Avenue Kléber 75016 Paris01 58 97 50 00
- ArchitectePalissad Architecturesrue de la Fontaine à Mulard 75013 Parispalissad.archi@palissad.com01 43 13 14 74
- Bureau d'études thermiquesBarbanel8 avenue louis Pasteur 92227 Bagneuxcontact@barbanel.fr01 82 00 14 40
- AMO Q.E.G.ON24 rue du Gouv. Général Éboué 92130 Issy-les-MoulineauxG.ON
- CertificateurCertivéa4, avenue du Recteur Poincaré 75016 Paris
Stockage dans des ballons.
- Bureaux, salle de réunion : 4 W/m² avec gradation et détection de présence
- Bureaux ERP, salle de réunion RDC, pôle SDR bâtiment B : 5 W/m²
- Hall : 10 W/m² avec interrupteur et programme horaire
- Paliers escaliers et ascenseurs 10 W/m² avec détection de présence
- Circulations : 4 W/m² avec détection de présence
- Sanitaires : 8 W/m² avec détection de présence
- Salle polyvalente : 8 W/m² avec gradation et détection de présence
- Work Café : 8 W/m² avec gradation et détection de présence
- Espace Wellness : 10 W/m² avec interrupteur et programme horaire
- Zones de restauration : 8 W/m² avec interrupteur et programme horaire
Le confort d'été est caractérisé par la Température Intérieure Conventionnelle (Tic) du projet et celle de la réglementation en vigueur :
La prise en compte de l'orientation des baies, leurs tailles et leurs protections, l'exposition du bâtiment (vent, soleil), l'organisation des espaces intérieurs, la couleur et la nature du revêtement des parois sont autant de leviers à actionner en phase conception.
Par ailleurs, la réduction des apports internes (occupants, bureautique, ECS, éclairage,..) associée à une optimisation des scénarios d’occupation et d’utilisation des équipements permet également d’améliorer le confort d’été.
Ce bâtiment se caractérise par une inertie thermique légère, une isolation performante de l’enveloppe (Ubat : 0,74 W/(m².K)).
Au-delà des solutions techniques mises en œuvre, la prise en compte des besoins, la co-conception et le comportement des usagers et des professionnels sont des leviers indispensables à la réussite des actions en faveur d’une amélioration du confort d’été.
Enfin, au niveau de la parcelle, la végétalisation, la nature et la couleur des revêtements des sols impactent également la perception du confort d'été.
Surface vitrée : 18.61 % de la Shab
Solutions basse consommation : Absence de solutions basse consommation.
Solutions actives : A défaut, bâtiment raccordé au réseau de froid via une sous-station.
Patrimoine
Avant d’être occupé par la Central Téléphonique Carnot, les terrains étaient occupés par des remises et avaient appartenu à la famille Dailly depuis 1860. Les terrains furent vendus en 1914 à Alfred Elie Houdé. Après le décès de ce dernier, survenu le 10 octobre 1919, ces terrains furent vendus à l’Etat qui détruisit toutes les constructions existantes pour y faire élever le central téléphonique Monceau-Carnot.
L’actif, Central Téléphonique Carnot, connaît plusieurs phases de construction :
- 1922-1925 : première phase de construction, le corps de bâtiment en fond de cour et les ailes en retour ;
- 1925-1928 : deuxième phase de construction, le corps de bâtiment sur rue ;
- 1929 : troisième phase de construction, la surélévation ;
- 1946-1956 : première extension, le corps de bâtiment dans l’arrière-cour ;
- 1970-1974 : deuxième extension, le corps de bâtiment dans la cour principale ;
- 1974-2001 : travaux récents ;
Sa hauteur actuelle est de 29,59m environ sur 55m de long et comptant 7 étages. Le bâtiment n’est ni inscrit, ni classé au titre des Monuments historiques. Ils se situent en revanche dans les abords de plusieurs monuments inscrits ou classés au titre des Monuments historiques, notamment le parc Monceau, classé en totalité par arrêté du 10 avril 1974, et le 9 rue Fortuny, inscrit au titre des Monuments historiques par arrêté du 27 février 1997.
Ce bâtiment est un manifeste du courant de pensée rationaliste et fonctionnaliste dont Paul Guadet faisait partie. Malgré sa construction en plusieurs étapes, il présente une bonne unicité et une cohérence entre les différents bâtiments, autant dans la structure et l’organisation que dans les façades.
L’ancien central téléphonique Carnot est particulièrement remarquable pour sa structure poteaux-poutres en béton armé caractéristique du fonctionnalisme de l’époque. Celle-ci permet d’offrir de grands plateaux libres adaptés à sa fonction industrielle et technique.
La qualité esthétique de ses façades est également remarquable. Elles suivent la trame orthogonale de la structure poteaux-poutres en laissant apparents les piliers et les rives de plancher. Un remplissage en brique a ensuite été posé pour proposer différentes tailles d’ouvertures et apporter du rythme aux façades. L’association des matériaux brique et béton est alors complétée par l’incrustation de pastilles en grès cérame colorées de formes rectangulaires ou rondes sur les poteaux béton blancs.