Ce projet concerne la rénovation basse consommation de l'ancien presbytère de la commune de Brias construit en brique de terre cuite, en 1865. Engagé dans l'expérimentation Effinergie Patrimoine, ce bâtiment est le premier projet à avoir reçu l'avis consolidé positif de la commission Effinergie Patrimoine en vue d'une labellisation. Cette réhabilitation est à la fois performantes énergétiquement et qualitative architecturalement, sans que l’un ou l’autre de ces critères ne soient relativisés.

La mairie (bureau, salle de conseils et sanitaire) occupe le rez-de-chaussée depuis 1999. La dalle du plancher bas donne en partie sur une cave, un vide sanitaire et un terre-plein. A l’étage, se trouve un logement communal. La performance de l’enveloppe et des équipements a été améliorée afin que le bâtiment atteigne un niveau de consommation conventionnelle de 62 kWh.ep/m²/an.

Le système de chauffage existant au fioul a été remplacé par une pompe à chaleur air/eau à double service et un ballon thermodynamique. Un système de ventilation autoréglable et des éclairages de type Led ont également été mis en place.

Les menuiseries en PVC existantes, la porte d'entrée et les châssis à simple vitrage ont été remplacées par de nouvelles menuiserie en bois à double vitrage performantes. L'isolation des différents planchers a également été refaite, démontrant qu’il est possible de ménager les murs anciens ayant des atouts hygroscopiques et esthétiques à prioriser, en concentrant les efforts sur des parties moins sensibles (combles et terre-plein). L’efficacité de cette approche n’avait pas encore été démontrée en zone climatique h1.

Une autre innovation remarquable de ce projet est la prise en compte des effets induits par le choix d’un isolant mural. Le risque de dégradation est réel en cas d’application de solutions « clés en mains » qui ne tiendraient pas compte des qualités hygrothermiques propre au bâti ancien. Les briques moulées main de cet ancien presbytère sont dotées d'une forte capillarité qui offre une gestion équilibrée de l'humidité dans les parois verticales. Pour maîtriser les défauts liés à l’ajout de matériaux inadéquats, un triple objectif a été appliqué pour le choix de l’isolation des murs. La solution envisagée a pour priorité d’être sans membrane pour faciliter la mise en œuvre, de faible épaisseur pour limiter les sujétions et hydrophile pour préserver la régulation de l’humidité.

Le choix s’est donc orienté sur la chaux adjuvantée à l’aérogel de silice, matériau innovant expérimenté depuis 2016 en France et inédit dans les Hauts de France. Il permet le respect des caractéristiques du bâti ancien en s’adaptant bien aux irrégularités d’un mur ancien. Ainsi, cet enduit améliore sensiblement la performance avec une épaisseur très réduite (6 cm) sans altérer la cohérence du mur.

Cette fiche décrit les solutions techniques et économiques retenues par le maître d'ouvrage pour la partie du bâtiment dédiée au logement.