Ce projet concerne la réhabilitation basse consommation du Campus madeleine-Orléans, ancien Hôpital général historique d'Orléans dont l'édification s'est étalée entre 1704 et 1840. Ce bâtiment appartenant à la faculté de droit-économie-gestion de la métropole, est engagé dans une démarche de labellisation Effinergie Patrimoine. Cette réhabilitation est à la fois performante énergétiquement et qualitative architecturalement.
En ce qui concerne l'enveloppe du bâtiment, les murs en pierres calcaires de 65 cm ont été isolés par l'intérieur avec 25 cm de fibre de bois posée dans une ossature bois. Les rampants ont également été isolés par de la fibre de bois, installée entre les montants sur une épaisseur de 30 cm. Les planchers bas sur terre plein ne sont pas isolés et ceux menant sur local non chauffé sont composés d'une dalle isolée en sous face par de la fibre de bois (R:5,5 m².°C/W). Les menuiseries en bois ont été remplacées par des menuiseries en petits bois porteurs (Double vitrage mince 3/6/4) et des stores intérieurs ont été installés. Côté équipements, le bâtiments est raccordé à un réseau de chaleur avec calorifugeage du réseau de distribution (part d’EnR : 96,5 %) et l'émission de chaleur est faite par des radiateurs. L'ECS est produite par ballons électriques individuels de petite capacité (15 ou 30 litres). Une Centrale de Traitement d’Air (CTA) de type double flux avec une efficacité de l'échangeur de 70% a été mis en place. En complément, une installation photovoltaïque est prévue sur un bâtiment attenant (Surface: 1499,04 m² - Puissance crête: 330,72 kWc). Une attention particulière a été portée sur la question du confort d'été et de la mi-saison dans les espaces de travail sans pour autant avoir recours à une climatisation énergivore. Ainsi, le confort thermique d’été est assuré de manière passive sur l’ensemble du projet par notamment la ventilation naturelle nocturne des espaces. Le passage de l’air sur les matériaux à forte inertie (dalles béton, murs pierre des escaliers, planchers béton conservés de l’entresol, isolant fibre de bois de forte épaisseur, plaque de gypse) permet le stockage des frigories de l’air nocturne dans la structure du bâtiment puis sa restitution dans la journée. La latéralisation de la circulation permet une modalité d’usage simplifiée. Chaque espace de travail est équipé d’une fenêtre disposant d’un châssis ouvrant à la française, côté extérieur, et d’un ouvrant de ventilation donnant sur l’espace distributif orienté sur la cour. Si l’ouverture du châssis intérieur relève de l’utilisateur, les ouvrants en façades sont pilotés par la GTC qui assure dès lors sa fermeture nocturne en cas de pluies. Cette conception privilégie l'implication de l'utilisateur dans la recherche du confort. En limitant les moteurs et la sophistication de la GTC, les coûts d'exploitation sont contrôlés. Elle sera portée et relayée par une signalétique spécifique adaptée selon des scénarii à mettre au point avec l'utilisateur, en fonction du mode de gestion. Au final, le bouquet de travaux proposé a permis de réduire les consommations énergétiques à 88,4 kWhEp/m².an et les émissions de GES à 0,9 kgCO2eq/m².an. Cette fiche présente les solutions techniques retenues par le maître d'ouvrage. |

- Maître d'ouvrageOrléans Métropole1 place de l'Étape 45040 Orléans02 38 79 22 22
- ArchitecteB+A Architectes61 Avenue Philippe Auguste 75011 Paris01 40 18 72 72
- Bureau d'études thermiquesAlto Ingénierie32 Rue Victor Lagrange 69007 Lyon04 72 82 86 80
- CertificateurPrestaterre1, route de la salle BP 29044 74991 Annecy






Ballons de 15 ou 30 litres


- Bureaux / salle de réunions : 8 W/m² avec gradation et détection de présence
- Circulations : 8 W/m² avec détection de présence
- Sanitaires : 8 W/m² avec détection de présence
Le confort d'été est caractérisé par la Température Intérieure Conventionnelle (Tic) du projet et celle de la réglementation en vigueur :
La prise en compte de l'orientation des baies, leurs tailles et leurs protections, l'exposition du bâtiment (vent, soleil), l'organisation des espaces intérieurs, la couleur et la nature du revêtement des parois sont autant de leviers à actionner en phase conception.
Par ailleurs, la réduction des apports internes (occupants, bureautique, ECS, éclairage,..) associée à une optimisation des scénarios d’occupation et d’utilisation des équipements permet également d’améliorer le confort d’été.
Ce bâtiment se caractérise par une inertie thermique moyenne, une isolation performante de l’enveloppe (Ubat : 0,70 W/(m².K)).
Au-delà des solutions techniques mises en œuvre, la prise en compte des besoins, la co-conception et le comportement des usagers et des professionnels sont des leviers indispensables à la réussite des actions en faveur d’une amélioration du confort d’été.
Enfin, au niveau de la parcelle, la végétalisation, la nature et la couleur des revêtements des sols impactent également la perception du confort d'été.


Protection solaire : Stores intérieurs
Facteur solaire : 0.36
Surface vitrée : 25.25 % de la Shab
Patrimoine
Sa destination a été conservée au fil du temps mais a subi les affres du fonctionnement hospitalier moderne : les spécialisations, la gestion des flux, l’hygiène et la stérilisation.
L’aile Sud consiste en un grand corps de bâtiment de plus de quatre-vingt-seize mètres de longueur, comprenant un rez-de-chaussée, deux étages et un comble à dératellement sous une charpente traditionnelle à blochet. Elle est recoupée en son centre par un mur de refend toute hauteur qui séparait les deux quartiers symétriques : les Hommes à l’Ouest, les Femmes à l’Est.
Les ailes en retour, d’orientation Nord/Sud, se referment sur la Chapelle et définissent deux cours de plan carré en symétrie par rapport à l’axe de la chapelle auxquelles répondent les deux cours ouvertes sur la rue Porte Madeleine. Ces ailes, plus basses d’un niveau, viennent en butée sur le corps Sud au droit du prolongement de la toiture haute brusquement limitée sur une première trame de fenêtres.
Les planchers présentent de légères différences de niveaux entre les ailes, et mettent en évidence les interventions d’adaptation et besoins complémentaires de surfaces au gré de l’évolution de l’Hôpital. Des planchers en béton, franchissant d’un seul jet la portée entre façades, se sont substitués aux planchers bois d’origine sur la majeure partie des espaces disponibles. Un entresol se glisse dans la hauteur des volumes rez-de-chaussée de l’aile Est, et partiellement de l’aile Sud. Il a entraîné une modification des fenêtres par abaissement des allèges, rompant en cela la continuité du bandeau d’appui aussi bien sur la cour qu’en façade Sud.
Les fenêtres existantes résultent d’interventions successives et ne sont pas d’origine. Les planchers bois conservés recoupent leur portée par une file centrale de piliers en bois renflés. Les déformés visibles, très sensibles en fléchissement, des poutres principales interrogent quant à leur origine.
Les bâtiments d’origine de l’hôpital général sont inscrits à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques. La protection désigne précisément les premiers ouvrages de l’établissement : le corps central orienté est-ouest et ses trois ailes en retour. Les deux extensions réalisées simultanément en 1839 puis en 1863 sont hors protection.